Sur l’île de Banishanta, au Bangladesh, vivent quelques dizaines de femmes. Toutes sont prostituées. Razia, qui vit sur l’île depuis l’âge de 11 ans. Khadidja, qui aime Sohel le pêcheur. Shefali, qui rêve que sa petite fille quitte l’île et raconte l’insupportable douleur à chaque fois qu’un homme se couche sur sa poitrine. Leurs clients arrivent chaque jour par bateau. Mais l’eau menace d’engloutir ce lupanar entouré par les flots. Le fleuve Pashur grossit, la mousson se fait chaque année plus violente, les vagues grignotent les côtes, les cyclones ébranlent les cabanes de tôles. Sur cette terre menacée par le changement climatique, les femmes travaillent, dans l’espoir d’un avenir meilleur pour elles et leurs familles. Elles racontent leur arrivée sur l’île-maison close, leur statut de prostituée, le regard de la société et celui de leur conjoint. Leurs voix parlent d’amour et de fierté, de pudeur et de dignité.