Au cœur de l’Asie centrale, aux confins des actuels Kazakhstan et Kirghizistan, se joua, au milieu du VIIIe siècle de notre ère, une bataille sans vainqueur. Cette date symbolique marque d’une part l’extension maximale vers l’est de la première islamisation de l’Eurasie et établit d’autre part vers l’ouest la frontière de l’Empire chinois des Tang. Mais si elle met un terme à des décennies de conflit sino-arabe, la « route de la soie » et la steppe, revendiquées par les deux mondes, restent des enjeux centraux.